« Les enfants ne sont pas comme les poireaux » : François Bayrou crée l’indignation à l’Assemblée nationale

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Tony HOUDEVILLE

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INFORMATION • Ce mardi 14 janvier, François Bayrou, Premier ministre, a présenté les priorités de son gouvernement lors de sa déclaration de politique générale à l’Assemblée nationale. Pendant une heure et demie, il a abordé des sujets centraux tels que la dette publique, la réforme des retraites et la simplification administrative. Voici un résumé factuel des principaux points de son discours.

La dette publique comme priorité majeure

François Bayrou a décrit la dette publique comme une « épée de Damoclès » pesant sur le pays, s’élevant actuellement à 3 228 milliards d’euros. Il a souligné que toute politique de refondation devait intégrer un objectif de réduction de cet endettement. Il a accusé l’ensemble des partis de gouvernement d’avoir contribué à cette situation.

Le Premier ministre a annoncé la création d’un fonds spécial, financé par la vente d’actifs publics, pour réformer l’État et investir dans des projets tels que l’intelligence artificielle dans les services publics.

La réforme des retraites relancée

François Bayrou a confirmé que la réforme des retraites serait à nouveau « mise en chantier » avec les partenaires sociaux. Une délégation permanente sera mise en place dès vendredi pour engager des discussions sur une réforme jugée plus juste. Le Premier ministre a prévenu que si aucun accord n’était trouvé, la réforme actuelle resterait en vigueur.

Des efforts budgétaires et une simplification administrative

Le chef du gouvernement a annoncé une redéfinition des budgets ministériels pour atteindre un déficit public de 5,4 % du PIB en 2025, avec un objectif de 3 % en 2029. Il a également proposé une simplification des normes administratives pour alléger la bureaucratie, qui coûte 4 % du PIB chaque année. Un projet de loi de simplification de la vie économique sera soumis au Parlement.

Réforme du mode de scrutin et reconnaissance des partis politiques

François Bayrou a exprimé son souhait d’adopter le principe de la proportionnelle pour les élections législatives, tout en maintenant un ancrage territorial. Il a également proposé que les partis politiques et les syndicats soient reconnus comme mouvements d’utilité publique. Une « banque de la démocratie » sera créée pour garantir un financement indépendant des partis.

Transition écologique et énergie

Le Premier ministre a déclaré que l’énergie nucléaire est essentielle pour produire de l’énergie décarbonée. Il a également annoncé une conférence nationale sur la gestion de l’eau, déclinée dans les régions. Le plan vélo sera poursuivi avec les moyens nécessaires.

Immigration et contrôle des flux

François Bayrou a abordé la question de l’immigration en insistant sur la nécessité de contrôler et de réguler les flux. Il a dénoncé le faible taux d’exécution des obligations de quitter le territoire français et annoncé la réactivation du comité interministériel de contrôle de l’immigration.

Nouvelle-Calédonie et négociations politiques

Concernant la Nouvelle-Calédonie, le Premier ministre a déclaré que des négociations devraient aboutir d’ici la fin du trimestre. Une rencontre avec les forces politiques locales sera organisée à Paris fin janvier.

Santé, logement et éducation

François Bayrou a confirmé que la santé mentale serait la grande cause nationale de l’année. Il a également annoncé que le remboursement intégral des fauteuils roulants sera effectif d’ici 2025. En matière de logement, il a proposé des mesures pour accélérer les projets immobiliers et soutenir les maires bâtisseurs. Sur l’éducation, le Premier ministre a remis en question le système Parcoursup et proposé une année d’articulation entre le secondaire et le supérieur.

Une métaphore sur les enfants suscite la controverse

Lors de son discours, François Bayrou a déclaré : « Les enfants ne sont pas comme les poireaux, ils ne poussent pas à la même vitesse ». Cette métaphore, censée illustrer les inégalités dans le développement des enfants, a suscité une réaction mitigée parmi les députés.

Cette comparaison a été perçue comme maladroite par de nombreux parlementaires, qui y ont vu une tentative malheureuse de simplification. La formule a provoqué une bronca dans l’hémicycle, marquée par des protestations sonores de l’opposition.

Un discours perturbé par les réactions des députés

Les réactions à cette déclaration ont perturbé le cours du discours, obligeant le Premier ministre à interrompre brièvement son intervention. Plusieurs élus ont exprimé leur indignation, estimant que cette métaphore banalisait des enjeux cruciaux liés à l’éducation et à l’égalité des chances.

François Bayrou a tenté de calmer les tensions en rappelant son engagement pour une réforme éducative plus inclusive, mais l’incident a laissé une impression mitigée sur une partie de l’Assemblée.

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