OPINION • Le nouveau plan de rigueur annoncé par le gouvernement Barnier a révélé les grandes lignes des sacrifices imposés à la population pour les années à venir. Selon ces prévisions, les classes dirigeantes comptent faire peser le poids de la dette sur les épaules des travailleurs et des classes populaires jusqu’en 2031. Au programme : des coupes sévères dans la sécurité sociale, des attaques sur les services publics et des réductions drastiques qui viseront directement les salariés. Face à cette perspective, il devient impératif de résister collectivement et de mener la bataille sur le terrain.
Le retour de l’austérité n’est pas une surprise. Dès février, Bruno Le Maire évoquait déjà la nécessité de réaliser plusieurs milliards d’économies pour réduire le déficit public. Cependant, ces dernières semaines, l’exécutif a clairement montré sa volonté d’engager un virage encore plus brutal, avec des coupes budgétaires sans précédent. La peur grandissante d’une crise du financement de la dette française, alors que le pays affiche des niveaux de déficit et d’endettement record pour 2024 (6,2 % et 112 % du PIB respectivement), a conduit le gouvernement à annoncer le budget 2025 comme une première étape d’une fensive austéritaire majeure.
Des coupes budgétaires qui frappent de plein fouet les travailleurs
Le détail des mesures budgétaires sera présenté ce jeudi en Conseil des ministres, avant son passage au Parlement, mais les premières annonces ne laissent rien présager de bon pour les travailleurs. Le plan de Barnier prévoit des économies massives qui toucheront directement la sécurité sociale, notamment avec des restrictions sur les arrêts maladie, des réductions d’effectifs dans la fonction publique, et une hausse des taxes sur l’électricité, qui entraînera inévitablement une augmentation des prix en 2025.
La situation rappelle étrangement celle post-crise de 2008, où la réduction du déficit a servi de prétexte pour accélérer la mise en place de réformes néolibérales. Un exemple frappant est le projet de « l’allocation sociale unique », qui fusionnerait plusieurs aides (RSA, allocations chômage, APL), avec l’objectif de plafonner et conditionner ces aides à des heures d’activité. Cette réforme constituerait une attaque sans précédent contre les droits des chômeurs et des plus démunis.
Un plan de réformes néolibérales déguisé
Le budget de 2025 s’inscrit clairement dans une stratégie de renforcement des réformes néolibérales du capitalisme français. Barnier a déjà annoncé un objectif d’économies de 40 milliards d’euros sur les dépenses publiques, avec une trajectoire qui pourrait s’étendre jusqu’à 2031. Ce plan a été présenté au Haut Conseil des finances publiques et sera soumis à la Commission européenne dans le cadre de la procédure pour déficit excessif visant la France.
Malgré ce contexte d’austérité généralisée, les mesures fiscales annoncées par Barnier sont loin de bouleverser l’équilibre des pouvoirs. Le gouvernement a prévu d’introduire une « contribution exceptionnelle sur les hauts revenus » et une surtaxe de l’impôt sur les sociétés pour les entreprises dont le chiffre d’affaires dépasse un milliard d’euros. Ces mesures devraient rapporter environ 15 milliards d’euros, mais elles sont critiquées par une partie de la droite comme un « choc fiscal ». Pourtant, loin d’être une rupture avec les politiques pro-patronales, ces taxes exceptionnelles sont saluées par le MEDEF comme un investissement pour l’avenir.
Un plan d’austérité au service des élites
Bien que Barnier tente de faire passer ces mesures fiscales pour une réponse temporaire à la crise, elles servent avant tout à protéger les privilèges des classes dominantes. En réalité, la grande bourgeoisie accepte ces impôts exceptionnels en échange d’un soutien de l’État à long terme. Le MEDEF a déjà exprimé sa satisfaction à l’égard des orientations gouvernementales, tout en soulignant que ces taxes permettraient de stabiliser l’économie et d’éviter une crise de la dette.
Cependant, il est évident que ce plan d’austérité frappera principalement les travailleurs et les classes populaires, qui continueront à subir des coupes dans les services publics, des pertes d’emplois et une augmentation du coût de la vie. Le « dialogue social » prôné par le gouvernement n’est qu’un leurre destiné à rendre ces réformes acceptables, alors même qu’elles aggravent les inégalités sociales.
Il n’appartient pas aux travailleurs de payer pour la crise !
Face à ce contexte, il est crucial de rappeler que ce ne sont pas les travailleurs, la jeunesse et les classes populaires qui doivent payer pour une dette accumulée à cause des décennies de concessions faites au patronat. Le capitalisme français, soutenu par les subventions publiques et les exonérations fiscales, est responsable de cette situation. Pourtant, c’est une fois de plus aux plus modestes que l’on demande de faire des sacrifices.
Le patronat, de son côté, prétend ne pouvoir supporter qu’un effort limité, tout en continuant à bénéficier d’une opacité totale sur ses finances grâce au « secret des affaires ». Cette situation permet aux grandes entreprises de dissimuler leurs prits et les aides publiques perçues. Il est temps de réclamer la transparence sur les comptes des entreprises pour révéler l’ampleur des subventions qu’elles reçoivent, souvent au détriment des travailleurs.
Construire un mouvement de résistance pour une alternative
La crise actuelle n’est pas simplement conjoncturelle ; elle est le reflet d’un système capitaliste en bout de course, qui repose sur un endettement perpétuel, la socialisation des pertes et la privatisation des prits. Face à cette situation, la seule réponse viable est d’exiger l’expropriation des grandes banques privées, des fonds d’investissements et des groupes d’assurance sous contrôle des travailleurs.
Cette lutte doit s’organiser autour d’un mouvement large de contestation qui refuse l’austérité et exige des changements sociaux et démocratiques immédiats. Le dialogue social promu par le gouvernement n’est qu’une illusion. Il est nécessaire de mettre fin à cette stratégie pour construire un rapport de force capable d’frir une véritable alternative pour les travailleurs. En unifiant notre classe autour de ces revendications, nous pourrons enfin redonner confiance aux travailleurs et bâtir un avenir plus juste.
L’heure est venue de rompre avec le consensus politique et de préparer une riposte collective pour refuser de porter le fardeau de cette crise. Le temps presse, car les réformes qui s’annoncent ne feront qu’aggraver les inégalités. Les travailleurs et les classes populaires doivent être au cœur de cette lutte pour un changement radical.