OPINION • Arthur, animateur phare de la télévision française, a vu sa longue carrière remise en question par la révélation d’archives accablantes. Compilées par le média féministe luxembourgeois « L’Effrontée », ces vidéos extraites de son émission « À prendre ou à laisser » ont mis en évidence des gestes et propos inadmissibles envers des candidates. Baisers non consentis, remarques sexistes, et gestes intrusifs : les scènes, d’une violence évidente, reflètent un abus de pouvoir à l’antenne.
Ces événements, révélateurs d’un sexisme banalisé, soulèvent des questions sur la responsabilité des médias et de leurs figures publiques. Comment un tel comportement a-t-il pu être toléré durant des années, sous le regard de millions de téléspectateurs ?
Une stratégie de censure qui se retourne contre Arthur
Face à la viralité de ces extraits, Arthur a choisi de mobiliser ses avocats pour faire retirer la vidéo des réseaux sociaux. Cette tentative de musellement, sous couvert de droits d’auteur, a provoqué l’effet Streisand : une diffusion encore plus massive des images incriminées. Le média militant « Cerveaux non disponibles », en relayant activement ces contenus, a encouragé les internautes à contourner la censure.
Cette stratégie de « gestion de crise », qui aurait pu être l’occasion d’un mea culpa sincère, souligne l’arrogance d’une personnalité persuadée de son impunité. Pire encore, elle renforce l’indignation collective, révélant une incapacité à assumer les conséquences de ses actes.
BIEN FAIT POUR SA GUEULE ! ?? #arthur #agression #télé #polemique@CerveauxNonhttps://t.co/IVsBg7wzWU pic.twitter.com/rMQqyeChdQ
— Le Canard Réfractaire (@canard_media) January 3, 2025
Un contexte historique, mais pas une excuse
Dans ses déclarations, Arthur invoque le contexte des années 2000 pour justifier ses comportements. Cette défense, récurrente lorsqu’il s’agit de minimiser des faits sexistes ou agressifs, est d’une faiblesse évidente. Le respect de l’intégrité des individus n’a jamais été une question d’époque, mais de principes éthiques.
Les gestes observés dans les extraits relèvent de comportements répréhensibles, à la fois sur le plan moral et juridique. Comme le souligne l’historienne Ludivine Bantigny, certains pourraient être qualifiés d’agressions sexuelles. Or, le fait de les replacer dans un cadre supposé plus permissif ne saurait effacer leur gravité.
Arthur cherche à faire censurer cette vidéo. Téléchargez la et postez-la en natif sur votre compte.
— Cerveaux non disponibles (@CerveauxNon) December 30, 2024
Il y a quelques jours, le média féministe luxembourgeois « L’Effrontée » mettait en ligne un montage d’extraits de l’ancienne émission d’Arthur « A prendre ou à laisser ».
4 minutes… pic.twitter.com/f2F1lVQbHr
La réaction des internautes : une solidarité féministe
Le courage des médias comme « L’Effrontée » et « Cerveaux non disponibles » marque un tournant dans la lutte contre les violences sexistes. Leur mobilisation a permis de mettre en lumière des pratiques inacceptables, en dépit des pressions exercées par Arthur et son équipe juridique.
La viralité de cette affaire illustre l’émergence d’une solidarité féministe et d’une vigilance collective sur les réseaux sociaux. Elle démontre également que les figures publiques ne peuvent plus se retrancher derrière leur statut pour échapper à leurs responsabilités.
Monsieur est un gros porc
— Julien leal (@Julienleal2) December 30, 2024
Une industrie médiatique complice ?
Cette affaire met à nu le rôle ambigu des grandes chaînes de télévision. TF1, qui a diffusé « À prendre ou à laisser », n’a jamais publiquement condamné les débordements de son animateur star. Pire, elle continue à célébrer sa carrière dans des documentaires et émissions spéciales, minimisant ainsi la portée de ses actes.
Cette connivence souligne une responsabilité systémique. En valorisant des figures controversées comme Arthur, les médias renforcent une culture d’impunité et d’omerta. Une réforme en profondeur de ces institutions s’impose pour garantir des espaces respectueux et équitables.