« On assiste à une scène de chaos avec… » : BFM en flagrant délit d’amateurisme en plein direct

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Tony HOUDEVILLE

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OPINION • Le procès des viols de Mazan, hautement médiatisé, a pris une tournure inattendue ce jeudi 19 décembre. En marge des tensions entre l’avocat Christophe Bruschi et des militantes féministes, une séquence diffusée en direct sur BFMTV a cristallisé l’attention. Marie Gentric, journaliste présente sur place, a accusé, à tort, un député La France Insoumise (LFI) d’avoir été hué par la foule. Une erreur rectifiée par la suite, mais qui soulève des questions sur la rigueur journalistique et les biais dans la couverture médiatique.

Retour sur un procès sous haute tension

Le procès des viols de Mazan, marqué par des témoignages glaçants, s’est conclu par la condamnation de 51 accusés. Dominique Pelicot, principal coupable, a écopé de la peine maximale de 20 ans de prison. Toutefois, c’est la réaction de Christophe Bruschi, avocat de Joseph C., condamné à trois ans de prison avec sursis, qui a déclenché l’indignation. Jubilant devant la foule, il a insulté les militantes féministes, les qualifiant d’« hystériques » et de « mal-embouchées », avant de leur adresser un provocant « Allez les tricoteuses ! ».

Ces propos ont déclenché une vive réaction de la part des militantes, donnant lieu à une scène de chaos. L’avocat, loin de calmer la situation, a poursuivi sa provocation devant la presse, affirmant : « On est là pour provoquer et provoquer le débat. » Cette attitude, bien qu’indigne, était prévisible dans un contexte où les tensions étaient déjà exacerbées par les verdicts.

Une accusation infondée en direct

C’est dans cette atmosphère tendue que Marie Gentric, journaliste de BFMTV, a jeté de l’huile sur le feu. En direct, elle a affirmé : « On assiste à une scène de chaos avec ce député LFI qui vient de se faire huer. » Or, il ne s’agissait pas d’un député, mais bien de l’avocat Christophe Bruschi. Une erreur rapidement corrigée, mais qui témoigne d’un problème plus profond : la précipitation et le manque de vérification dans le traitement de l’information.

Ce type d’erreur n’est pas anodin. Il alimente les critiques envers les grands médias, souvent accusés de partialité ou de légèreté dans leur traitement de sujets sensibles. Dans ce cas précis, impliquer à tort un représentant de LFI, une formation politique fréquemment attaquée dans les médias, ne fait qu’amplifier les suspicions d’un traitement biaisé.

Des biais médiatiques flagrants

Cet épisode soulève une question fondamentale : pourquoi un parti comme La France Insoumise est-il si facilement désigné à tort dans des contextes aussi éloignés de ses responsabilités ? L’accusation erronée de Marie Gentric, bien que rétractée, illustre un réflexe médiatique qui tend à stigmatiser certains groupes politiques. Cette séquence reflète une tendance à la couverture sensationnaliste, privilégiant l’immédiateté au détriment de la précision.

De plus, ce dérapage met en lumière une problématique plus vaste : le rôle des grands médias dans la construction des récits publics. Lorsque des erreurs comme celle-ci se produisent, elles ne se contentent pas de déformer la réalité ; elles participent à la polarisation du débat public, renforçant les clivages déjà existants.

Une responsabilité collective

Les médias jouent un rôle essentiel dans le fonctionnement démocratique, mais cette responsabilité s’accompagne d’une exigence de rigueur. Les dérapages, comme celui de BFMTV, ne sont pas de simples incidents isolés : ils participent à éroder la confiance des citoyens. Il est impératif que les journalistes, en particulier dans des situations aussi chargées émotionnellement, adoptent une approche plus prudente et factuelle.

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