« Bolloré fascise la France » : Des militants repeignent la façade du groupe Canal+

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Tony HOUDEVILLE

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INFORMATION • Depuis plusieurs années, le groupe Canal+ et son propriétaire, Vincent Bolloré, sont au centre de nombreuses polémiques liées à leurs choix éditoriaux. Figure emblématique du capitalisme français, Bolloré est régulièrement dénoncé par des organisations militantes et des observateurs critiques de la concentration médiatique en France. Son influence, notamment à travers des médias comme CNews, C8, le Journal du Dimanche (JDD) ou encore Europe 1, alimente un débat brûlant sur l’impact de cette emprise sur la diversité des opinions et le pluralisme démocratique.

Une idéologie dénoncée par les « Soulèvements de la Terre »

Parmi les critiques les plus virulentes, on trouve l’organisation écologiste Les Soulèvements de la Terre, connue pour ses actions coup de poing. Cette dernière accuse le groupe Bolloré de propager des idéologies d’extrême droite et ultra-conservatrices, notamment via la chaîne CNews, devenue le porte-voix de cette ligne éditoriale. Leurs griefs s’étendent également à C8, où l’animateur vedette Cyril Hanouna est régulièrement critiqué pour des émissions mêlant provocation et diffusion de messages perçus comme partisans.

Selon l’organisation, ce réseau médiatique utilise sa puissance pour stigmatiser les minorités et amplifier les tensions sociales, tout en détournant l’attention des véritables problèmes structurels de la société. Cette dénonciation s’inscrit dans une lutte plus large contre une concentration des médias jugée nocive pour la démocratie et la diversité culturelle en France.

Le camouflet de l’Arcom : C8 exclue de la TNT

Un tournant dans cette saga est survenu récemment, lorsque l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom) a décidé d’exclure la chaîne C8 lors des présélections pour la reconduction des chaînes sur la TNT. Cette décision, vécue comme un véritable coup de massue par le groupe Canal+, signifie que C8 cessera d’émettre sur la TNT dès février 2025. Ce verdict marque une rupture dans la tolérance des institutions face aux dérives médiatiques.

En réaction, le groupe Canal+, dans un geste perçu comme une riposte, a annoncé le retrait volontaire de l’ensemble de ses chaînes payantes de la TNT, y compris Canal+, Canal+ Cinéma, Canal+ Sport et Planète. Cette décision radicale a pris de court de nombreux observateurs et laisse les abonnés perplexes face à l’avenir de ces services. Ce bras de fer illustre à quel point la défiance envers ce groupe va au-delà des cercles militants et touche désormais des enjeux économiques et institutionnels.

Une action militante spectaculaire contre Canal+

Ce dimanche 8 décembre, les tensions ont atteint un nouveau pic avec une action directe menée par Les Soulèvements de la Terre. Munis d’équipements projetant de la peinture, les militants ont recouvert la devanture du siège de Canal+ à Paris et y ont inscrit le message : « Bolloré fascise la France », en guise de protestation contre l’idéologie véhiculée par les médias du groupe. Une action spectaculaire qui, malgré son illégalité, traduit le rejet croissant que suscitent Bolloré et ses choix éditoriaux.

Cet événement, rapidement relayé par les réseaux sociaux, risque fort d’alimenter les débats sur les plateaux de CNews, où les organisateurs de l’opération seront sans doute qualifiés d’« ennemis de la liberté d’expression ». Toutefois, cette action reflète la colère de nombreuses personnes face à une concentration médiatique perçue comme un danger pour le pluralisme et les droits fondamentaux.

Une défiance grandissante envers la concentration médiatique

Vincent Bolloré est aujourd’hui l’une des figures les plus controversées du paysage médiatique français. Sa stratégie, qui repose sur une maîtrise totale de son empire médiatique et une orientation idéologique assumée, soulève des inquiétudes majeures. Alors que la France est déjà marquée par une crise de confiance envers ses institutions, cette concentration de pouvoir dans les médias ne fait qu’exacerber les tensions.

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