INFORMATION • Depuis la fin de l’année 2024, le prix des carburants en France connaît une hausse notable. Les données récentes indiquent que cette tendance pourrait se poursuivre en ce début d’année 2025, impactant les prix à la pompe et, potentiellement, les budgets des ménages.
Une hausse soutenue par l’évolution du cours du pétrole
Le prix du baril de Brent, référence mondiale pour le pétrole, a connu une augmentation significative depuis fin décembre 2024. Passant de 73 dollars le 26 décembre à 79,3 dollars au 15 janvier 2025, il a poursuivi sa progression pour atteindre 81 dollars mi-janvier. Cette hausse de près de 10 % marque un retour à des niveaux observés pour la dernière fois en juillet 2024.
Cette évolution est notamment attribuée aux récentes sanctions prises par le Trésor américain contre des entreprises pétrolières russes et des navires impliqués dans le commerce pétrolier. Ces mesures visent à réduire les revenus énergétiques de la Russie, conformément aux engagements du G7. Bien que ces sanctions ne soient pas encore pleinement appliquées, leur annonce a suffi à faire grimper les cours mondiaux.
L’impact sur les stations-service
Dans les stations-service françaises, cette hausse se traduit par une augmentation des prix à la pompe. Entre décembre 2024 et janvier 2025, le gazole est passé de 1,65 à 1,71 euro par litre en moyenne. L’essence SP95-E10 a également vu son prix augmenter, atteignant 1,77 euro par litre, tandis que le SP98 dépasse désormais les 1,87 euro. Cette tendance suit une période de relative stabilité des prix, observée entre juin et octobre 2024, où les tarifs étaient retombés à des niveaux inférieurs à ceux d’avant la guerre en Ukraine.
Un contexte géopolitique et économique tendu
Plusieurs facteurs conjoncturels influencent actuellement le marché pétrolier mondial. Outre les sanctions visant la Russie, l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et ses partenaires ont décidé en décembre 2024 de prolonger leurs restrictions de production jusqu’en mars 2025. Cette décision vise à éviter les excédents sur le marché et à maintenir les prix à un niveau élevé.
Par ailleurs, la demande mondiale de pétrole continue d’augmenter. Selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE), elle atteignait 102,9 millions de barils par jour fin 2024 et pourrait s’élever à 104 millions de barils par jour en 2025. Cette hausse de la demande, combinée à une offre restreinte, contribue à renforcer la pression sur les prix.
Une stratégie qui pèse sur les consommateurs
La politique de restriction de la production menée par l’OPEP a des conséquences directes sur les consommateurs. En limitant volontairement l’offre, l’organisation garantit des prix élevés sur le marché pétrolier mondial. Si cette stratégie est bénéfique pour les pays producteurs, elle pèse lourdement sur les foyers, notamment ceux qui dépendent des carburants pour leurs déplacements quotidiens. Avec une production maintenue artificiellement basse, les prix à la pompe augmentent, rongeant un peu plus les budgets déjà contraints des ménages.
La hausse continue de la demande mondiale accentue cette pression. Alors que l’Agence internationale de l’énergie prévoit une augmentation d’un million de barils par jour en 2025, les prix risquent de rester élevés, voire d’augmenter davantage. Pour les consommateurs, cela se traduit par des dépenses croissantes pour un bien essentiel, sans alternative viable à court terme. Cette dynamique place les ménages face à une double contrainte : l’augmentation des besoins mondiaux et une offre volontairement réduite par les producteurs.
Une priorité donnée aux profits plutôt qu’aux citoyens
Cette stratégie de régulation de l’offre soulève des questions sur sa pertinence dans un contexte de crise sociale et économique. Les ménages modestes, déjà affectés par l’inflation, subissent de plein fouet l’impact de ces politiques. Les transports, essentiels pour travailler, étudier ou simplement vivre, deviennent un poste de dépense insoutenable pour beaucoup.
L’OPEP, en choisissant de privilégier les profits des pays producteurs, néglige l’impact réel de sa politique sur les citoyens. Chaque hausse du prix du baril se répercute directement sur les prix à la pompe, ce qui alourdit les dépenses mensuelles des foyers. Cette stratégie met en lumière un déséquilibre : alors que les producteurs engrangent des revenus croissants, ce sont les consommateurs qui en paient le prix, littéralement.
Un poids croissant sur les budgets familiaux
Avec des prix des carburants dépassant régulièrement 1,70 euro le litre pour le gazole et 1,80 euro pour l’essence, les budgets des foyers sont soumis à rude épreuve. Ces hausses s’inscrivent dans un contexte global de baisse du pouvoir d’achat, amplifié par l’inflation sur d’autres produits essentiels. Pour de nombreux ménages, ces dépenses contraintes réduisent les marges financières disponibles pour d’autres besoins, augmentant les inégalités et les frustrations.